
LE POUVOIR DU
Artiste de l’envers du décor.
Epuiser le réel pour en révéler toute la substance.
Le rêve n’est pas le contraire de la réalité, il s’agit d’une continuité dont je me plais à jouer jusqu'à faire perdre pieds, en noyant la banalité du réel au milieu de fantasmes éveillés. La réalité ne se distingue du rêve que par une plus grande rigueur logique. Reste donc à imposer à l’illusion une cohérence supérieure. Surclasser la réalité, faire que le rêve prenne sa place et la refouler dans le domaine des songes creux : commander le réel par l'imaginaire et en produire la métamorphose.
Ce qui nous apparaît comme une opposition n’est en fait que le revers d'une chose, retroussée comme un doigt de gant. La destruction n’est encore que le revers de la création, le chaos est un ordre, autre, composition de la vie.
Le domaine du mal, de la violence, celui de la folie, de la déviance, ne font pas partie d’un monde différent, mais de notre monde propre, envisagé sous un autre regard, plus perçant. Le mien.
Changement de cadre de référence, vertige de l'écart.
Justifier l'anomalie en instaurant une organisation nouvelle où elle trouve sa place et se répand. Entre mes mains, la folie se fait positive et constructive, architecturale.
Faire de ton envers ton véritable endroit, donc.
Toute chose visible cache autre chose de visible.
C'est cet autre, cette doublure, cette ombre, que je devine, que j'attire et attise, dont je m'apprête à tirer le fil pour te mettre à nu, rendu.
Bienvenue dans mon univers. J’y fabrique de l’infini avec l’imprécis et l’inachevé.

